Si la problématique des Seniors qui ne trouvent pas d’emploi est souvent évoquée, une autre catégorie de chercheurs d’emploi a des difficultés : ce sont les jeunes diplômés ! Ils ont passé des années à acquérir des connaissances pointues selon les Écoles, les Universités et les domaines de spécialisation, et commencent leur vie professionnelle en rencontrant des portes fermées. Toutes ces années d’études, tous ces sacrifices, tout ce capital intellectuel, se trouvent rejetés face à l’exercice de la recherche d’emploi.

Les jeunes diplômés sont l’avenir !

Ils débutent leur vie professionnelle avec les mêmes difficultés que ceux qui la terminent ! C’est surréaliste. Et d’autant plus illogique qu’ils sont l’avenir ! Au lieu d’estimer qu’ils sont surqualifiés, de les rejeter sous prétexte que leurs compétences sont théoriques et qu’ils n’ont pas d’expérience pratique à faire valoir, il faudrait apprécier toute la valeur de leur bagage. De nos jours, le niveau des Écoles et des Universités en Suisse est impressionnant, il suffit de penser à l’EPFL mais pas que. Aussi, il est vraiment dommage que les recruteurs se privent d’un tel capital humain, en classant les dossiers en fonction de critères dépassés. Les entreprises ne savent pas utiliser ces jeunes ou rechignent à le faire.

Il faut revaloriser l’excellence !

Ces jeunes qui sont formés à un niveau élevé, qui ont investi plusieurs années dans l’acquisition de compétences, sont victimes du manque d’audace des entreprises. C’est une politique de la peur et de l’ignorance. Résultat ? Après une période à vide, qui dure parfois longtemps car le chômage des jeunes est une réalité, le diplômé sans emploi va accepter un poste très en-dessous de sa formation pour pouvoir travailler. Et à partir de là, tout son parcours va se construire en-dessous de son potentiel. En effet, les recruteurs procèdent en prenant en considération un historique d’expériences. Si la première est faible, la suite le sera. Sans parler de ceux qui choisiront de partir à l’étranger.

Nous avons, nous recruteurs, chasseurs de tête, et entreprises, la responsabilité d’un échec programmé ou de futurs parcours insatisfaisants. Si on pensait le recrutement autrement ? Et si on revalorisait l’excellence ? Si on invitait l’audace, la nouveauté, la jeunesse avec ce qu’elle implique d’ouverture et d’énergie ? Quand les entreprises vont-elles se mettre au niveau de nos grandes Écoles ? Tous ces jeunes diplômés qui ne trouvent pas de travail ou qui en acceptent un inférieur à leur valeur par lassitude et raisons alimentaires sont des compétences sacrifiées. Or, il y a un réservoir de qualité à utiliser pour assurer l’innovation, la conquête et la pérennité.