Finie l’époque où on gardait un métier pour la vie : les mutations considérables de notre société et du marché de l’emploi font que l’on est amené à avoir plusieurs postes, voire plusieurs métiers.Toute une génération compétente et qualifiée est confrontée à cet état de fait. Parfois douloureusement. En effet, les reconversions surviennent souvent après un épisode difficile, personnel ou professionnel : burn-out, divorce, démission, licenciement, chômage. Les cas de figure sont variables. En effet, il ne faut pas sous-estimer les crises de vie comme facteur de reconversion. La routine, l’ennui, les doutes s’installent et avec eux arrivent les remises en question et les changements. Il n’y pas d’âge particulier, cela peut être à 40, 45 ou 50 ans. Cela dépend des individus et des périodes de vie. Alors il ne faut pas trop se fier aux jolis contes de fées que nous racontent les médias du style « Il était avocat, il a tout laissé tomber pour devenir vigneron ! ». Derrière les sirènes des changements radicaux, il y a toujours des réalités moins heureuses.

Une reconversion ne s’improvise pas

Mettre à plat sa vie pour lui donner une autre direction demande une évaluation précise de vos compétences et amène une série de questions. Quel est votre métier aujourd’hui ? Quelles sont vos aptitudes ? Quels sont vos désirs ? Quelle est la distance qui sépare vos rêves de la réalité ? Qui êtes-vous et où voulez-vous aller ? On ne peut pas passer d’un métier à un autre métier sur le coup d’une baguette magique ! Bien sûr, un médecin fatigué par sa carrière peut tout lâcher pour ouvrir une maison d’hôtes dans le Sud de la France, mais c’est rare et risqué. Une reconversion s’organise ! Par étapes. Et cela passe en général par une nouvelle formation. Selon l’amplitude du virage, la formation peut être quelque chose de très conséquent et durer plusieurs années. D’où l’importance de votre auto-évaluation.

Une reconversion implique un investissement

Changer de vie, de métier, c’est espérer un avenir meilleur. Mais cela demande vision, clarté, patience, endurance, ténacité, sacrifices. Il est donc important d’être honnête avec vous-mêmes : avez-vous le souffle nécessaire ? Personnel, moral et financier. Il y a sûrement un écart entre vos compétences actuelles et celles requises par le nouveau métier, même si celles acquises seront en adéquation ou revalorisées par votre nouvelle formation. Mais vous devez mesurer l’écart ! Selon les objectifs, la formation nécessaire n’est pas compatible avec un poste à plein temps. Cela demande le courage de réduire son train de vie. L’avez-vous ? Et si vous êtes au chômage, il faut savoir que cela n’ouvre pas forcément les portes d’une nouvelle formation, notamment universitaire. Les offices régionaux de placement ne financent la reconversion que pour les personnes n’ayant pas de formation de base ou pour les personnes travaillant dans un secteur sinistré et encore cela dépend du secteur ! Ils privilégient les solutions rapides et les formations ciblées. Si vous êtes en pleine traversée du désert, il faut être lucide, informé, et prêt à certains renoncements. Et quel que soit le cas de figure de votre changement de métier, par choix ou par nécessité, il faut d’abord faire le deuil du passé. Rester ancré dans le passé est le meilleur moyen pour perdre le train de l’avenir. Alors, courage, formez-vous !